lundi 23 février 2015

Au monde Opéra de Philippe Boesmans sur un livret de Joël Pommerat

La pièce de Joël Pommerat - créée il y a un an au Théâtre royal de la Monnaie à Bruxelles - se situe au sein d'une famille de la haute bourgeoisie industrielle. Comme il se doit les secrets et les non dits y sont innombrables. La plus jeune fille dont on célèbre l'anniversaire remplace une enfant disparue du vieil industriel. Le patriarche, qui semble perdre l'esprit, a décidé de confier la conduite de ses affaires à son deuxième fils. Celui-ci, qui a opté pour une carrière militaire, surgit après s'être fait longtemps attendre. Ce fils aux comportements inexplicables ne semble guère disposé à accepter l'héritage. Lequel ne rebute pas le mari de la soeur aînée peu regardant sur les moyens de servir son ambition. Un de ses moyens est d'introduire dans la place une femme qui restera un mystère. D'autant qu'elle parle une langue que personne ne comprend... Seule, la seconde fille, une vedette de la télévision, fait entendre combien l'inquiète l'évolution des membres du clan familial. La composition musicale de Philippe Boesmans épouse avec délicatesse l'écriture à la fois précise et sous tension de Joël Pommerat. Si l'orchestration est parfaitement réussie et les chanteurs admirable (on confessera une préférence d'amateur pour Charlotte Hellekant qui prête sa voix au personnage de la fille aînée et pour Philippe Sly qui prête la sienne au fils prodige) on regrette cependant de ne pas retrouver l'émotion que suscite les créations théâtrales de Pommerat. Sans doute le passage à l'opéra rend-t'elle la pièce un peu mécanique. Reste l' étrangère à la voix proférée ou hurlée (Ruth Olaizola) dont l'allure d'un équivoque extrême apporte depuis longtemps un charme vénéneux aux productions de Pommerat et qui, ici, évoque l'étrange visiteur joué par Terrence Stamp dans Théorême de Pasolini. Les 24,26, 27 Février Opéra Comique tel 08 25 01 01 23

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