mercredi 15 janvier 2014

Henry VI de William Shakespeare

Le premier épisode de cette oeuvre du productif Shakespeare aurait été écrite à plusieurs mains. Dans la mise en scène du jeune et surdoué Thomas Jolly la farce constamment tutoie l'épique. La fougue sanglante de l'âge élisabéthain  est bien présente mais allégée par une foule de  gags. Ainsi Jeanne la pucelle a t-elle le crâne surmonté  d'une perruque bleue. Lorsqu'elle tombe aux mains des anglais, elle prétend  être enceinte et  désigne successivement pour père du fruit de ses incartades des personnages illustres....
Le spectacle démarre avec l'enterrement d'Henri V alors que son fils n'est âgé que de quelques mois. Les pairs du royaume mettent cette situation à profit pour tenter de s'emparer du pouvoir. Les voir s'empailler est pur plaisir. Quelques années plus tard le souverain s'efforcera de calmer le jeu. Il a, il est vrai, d'autres chats à fouetter puisque débute et la guerre de cent ans et celle des deux roses.
La servilité à l'égard des maîtres du jour est de mise depuis la nuit des temps. On ne s'étonnera donc pas de voir   ces messieurs macérer dans leur haine, changer de camps,  trahir celui qu'on suppose le plus vulnérable. On retrouve là la connaissance des arcanes du pouvoir dont  Shakespeare est le maître absolu.
Les lumières signées Thomas Jolly et Léry Chedemal  ajoutent  au plaisir que l'on prend à la vue de cette fresque foisonnante qui, c'est certain, fera date. Ses deux premières parties tournent depuis deux ans, avec un succès jamais démenti, dans diverses régions du pays. L'intégrale de la pièce pourra être découverte au festival d'Avignon.
Jusqu'au mercredi 22 janvier Les deux épisodes peuvent être vus en alternance. Intégrale dimanche 15h Les Gémeaux 92330 Sceaux. Tel 01 46 61 36 67

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