lundi 8 juillet 2013

Chatte sur un toit brûlant de Tennessee Williams

La seule condition à laquelle sont soumis les metteurs en scène chargés de monter une pièce durant les  mois de juillet et août devant la façade du château de Grignan est de ne pas avoir le goût aventureux. Résultat ce sont immanquablement des comédies  de Molière, de Goldoni, ou de Shakepeare qui sont proposées à un public qui, à chaque représentation, vient en nombre. Il faut donc saluer bien bas Claudia Stavisky qui en portant son choix sur La chatte sur un toit brûlant de  Tennessee Williams rompt avec des habitudes bien ancrées. Qu'on se rassure cependant : cet auteur qui aime décrire des règlement de  compte familiaux sulfureux ne pratique pas de disjonctions narratives et évoque sans détours de bien honteuses manigances.

Un homme nanti, - qui bien qu'en fin de course se délecte à tomber à bras raccourcis sur sa soumise épouse- reçoit la visite de ses deux fils. L'un qui a une jambe cassée et est constamment imbibé a pour épouse une femme que ses poses et propos aguicheurs laissent froid. L'autre, heureux papa de quatre enfant (bientôt de cinq!) attend l'occasion qui, il l'a appris, ne tardera pas, de mettre la main sur les biens   du vieil homme aux colères homériques.  Lequel visiblement, lui préfère son frère. Si des symboles tels que la jambe en piteux état de celui qui refuse de faire l'amour à sa femme sont rudement datés, la représentation ne manque pas de saveur. Grâce essentiellement à Alan Pralon et à Christiane Cohendy qui jouent on ne peut mieux des parents à peine plus marteaux que beaucoup d'autres. Clothilde Mollet est tout autant à applaudir à qui échoit le rôle de la belle fille à la voix souvent mauvaise et à la tripotée d'enfants. Bien que son personnage de fils mal aimé soit plus effacé, Stéphane Olivié Bisson arrive à jouer la fausse bonhommie avec juste ce qu'il faut de sourires contraints.

Si elle n'a pas retrouvé la flamme avec laquelle elle ordonna, il y a quelques mois, La mort  d'un commis voyageur d'Arthur Miller, Claudia Stavisky a su redonner du relief à ce drame qui, pensait-on - contrairement à  d'autres écrits de Tennessee Williams - tombait en poussières. Il ne fait pas de doutes que le spectacle encore un peu vert prendra au fil des semaines de l'épaisseur.

Jusqu'au 24 août Fêtes nocturnes 2013 Château de Grignan tel 04 75 91 83 65
Du 19 septembre au 20 octobre Célestins Lyon tel 04 72 77 40 40  

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