vendredi 22 mars 2013

Cri et Ga cherchent la paix de Philippe Minyana

On a connu Philippe Minyana plus sombre. Lui qui cultive, non sans malice, le plus noir des pessimismes nous offre, cette fois, une pièce rassérénante. Cri et Ga sont deux potes qui découvrent un lieu de rêve, se goinfrent de fruits, vomissent tripes et boyaux puis entament une promenade d'un fragment de mémoire à l'autre. Ce voyage les mènent  d'un musée où une peinture d'Ucello les laisse médusés à un village où Ga se livra autrefois  à de réjouissants jeux sexuels. Au cours de leurs pérégrinations ils croisent un neveu dont le mari a mis les bouts, des femmes à barbe qui prétendent être des parentes de Cri, une vieille connaissance qui a la réputation d'être la reine de la paupiette...  Il arrive aussi que des fantômes viennent à leur rencontre.
Comme toujours chez cet écrivain éminemment recommandable qu'est Minyana la mort rôde. Mais elle ne crée pas d'effroi. Les deux compères  rendent visite à une vieille femme dont la vie touche à sa fin. Qui sera sereine. Cri et Ga peuvent poursuivre leur route paisiblement Ils ont appris que la mort peut être douce et savent dorénavant  qu'ils ont trouvé dans l'autre l'âme soeur.
On devine dès le départ que le metteur en scène Frédéric Maragnani se sent dans cet univers comme un poisson dans l'eau.  Son spectacle d'une foisonnante richesse  est interprété avec un joyeux entrain par Christophe Huysman (qui pousse délicieusement la chansonnette) et Gaëtan Vourc'h pour lesquels l'auteur l'a manifestement écrit. Marion Camy-Palou, Juliette Savary et Moustafa Benaïbout,  jouent d'aussi  savoureuses façon que les "héros" de cet hymne à l'amitié  les  multiples personnages qui jalonnent leur parcours.
Jusqu'au 28 avril Théâtre du Rond-Point tel 01 44 95 98 21

Aucun commentaire: