mercredi 15 septembre 2010

Famille (s) -Triptyque

Pour ses débuts dans la mise en scène Crystal Shepherd-Cross a porté son choix sur trois courtes pièces qui se faufilent au sein de la famille, ce lieu où naissent les frustrations qui croupissent en chacun de nous. Ces textes qui cognent ont été écrits par ces talentueux cambrioleurs d'intimité que sont Philippe Minyana, Carole Frechette et Noëlle Renaude.

"Madame reçoit" de Philippe Minyana nous immerge dans le vide palpable où se retrouvent les après- midi dominicales les membres d'une famille nucléaire. Comme on n'a rien à se dire mais qu'on nourrit des griefs envers chacun, on se chamaille à propos de n'importe quoi, par exemple la chaise qu'on aime occuper. Pour que s'apaisent les conflits, la mère achète une banquette en skaï. Solution évidement dérisoire.

Dans "La pose" Carole Frechette décrit le retour de Marie-Luce pour qui toutes les occasions sont bonnes pour se faire la malle tandis que son frère végète dans un peu tonifiant quotidien. Quelqu'un (on ne saura jamais qui et peu importe) a l'idée, puisque voilà tout le monde réuni, de tirer un portrait de groupe. Mais personne ne sait où se poser ni quelle attitude adopter. De vieux antagonismes refont surface jusqu'au moment où la fille, suivant la courbe de ses souvenirs, se remémore une photo prise sur une plage quand elle était âgée de huit ans et qu'elle devinait le désir de ses parents pour des personnes rencontrées au cours de ces vacances.

Fidèle à son univers, Noëlle Renaude tricote dans "Bon Saint-Cloud" une intrigue où la filiation joue un rôle majeur. Le père, fumeur invétéré, finira par lâcher la rampe alors que la mère souffre de maux de tête et a de plus en plus souvent des moments de confusion mentale. A la génération suivante, c'est la fille devenue mère qui est victime de migraines. Ses enfants ne lui manifestent cependant que de l'indifférence.

Les acteurs, dont certains sont fraîchement émoulus des écoles de théâtre, font preuve d'une finesse d'autant plus déconcertante qu'il leur faut dire les didascalies, tandis que sur les murs sont projetés des phrases qui en disent long sur l'état d'esprit - dont ils ne sont pas toujours conscients - de leurs personnages.

On a compris que Crystal Sheperd-Cross appartient à la confrérie des metteurs en scène portés par le goût de l'incongru.

Juqu'au 25 septembre Ciné 13 Théâtre tel 01 42 54 15 12

1 commentaire:

Jesús Garrido a dit…

Deberías documentarte mejor sobre la situación de los actores para sucesivas entradas.

Saludos.