dimanche 20 décembre 2009

Raoul de James Thierrée

James Thierrée découvert en 2003 avec la Symphonie du hanneton déroge, cette fois à ses habitudes. Lui qui s'entourait de partenaires aux aptitudes acrobatiques et poétiques presque aussi stupéfiantes que les siennes se jette cette fois dans un combat singulier avec lui-même. Ne s'effrayant pas comme Pascal des espaces infinis, il les affronte avec une grâce qui rappelle - et cette comparaison ne peut que le réjouir - celle de son grand-père, Charlie Chaplin.
Ce personnage ostensiblement solitaire est poursuivi au début de la représentation par un double. Ce seront ensuite des créatures nées de ses mauvais rêves tel un immense poisson aux nageoires gourmandes ou un insecte à l'aspect peu affriolant (monstres cocasses conçus par sa mère la circasienne de haute tenue Victoria Chaplin) qui font obstacle à sa quête d'identité. Mais James Thierré n'est pas homme à se laisser impressionner. Il se sort des dangers qui le menacent en dansant et en se laissant bercer par des morceaux de Schubert et des musiques russes d'une splendeur chavirante
En mettant à jour les racines intimes de son arsenal, il réussit un spectacle dont le fantastique et les inventions à foison nous transporte. Artiste d'une hardiesse enchanteresse, il fait ses adieux en s'envolant au- dessus de son public d'indéfectibles à qui ce dernier salut procure une si intense délectation qu'il se lève comme un seul homme pour le remercier de lui avoir offert une heure et demie de magie.
Jusqu'au 5 janvier Théâtre de la Ville tel 01 42 74 22 77

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