mercredi 26 août 2009

Les couteaux dans le dos de Pierre Notte

L'habitude est prise de considérer que depuis les disparitions de Bernard-Marie Koltès et de Jean-Luc Lagarce, il n'y a plus en France d'auteurs dramatiques dignes de ce nom. Deux écrivains de théâtre sont heureusement apparus ces dernières années qui détonnent dans la si conventionnelle production actuelle : David Lescot et Pierre Notte dont "Les couteaux dans le dos" ouvrent avec brio la saison.
Comme d'ordinaire cet écrivain brasse les tourments d'une histoire familiale. Les parents forment un couple en voie de dissolution tandis que leur fille a horreur qu'on la touche. Tous ces personnages sont bien entendus montés sur ressort. La jeune fille qui veut se faire gardienne de péage sur une autoroute prendra le chemin de la Norvège où elle se liera avec un gardien de phare qui s'est brûlé une main car il ne savait qu'en faire. Comme elle a pris la fâcheuse habitude de se taillader, ils ne vont pas tarder à pactiser.
Tout ensemble metteur en scène, compositeur de musique et dramaturge, Pierre Notte rend hommage à quelques grands noms de la littérature, en particulier à Ibsen. Mais bien que tous les personnages laissent perler leur amertume et et ploient sous un lourd stock de traumas, ses dialogues sont - au contraire de ceux de l'auteur de La maison de poupées - saturés d'humour.
Bien que les jeunes dont il est ici question finissent par dire adieux à ce monde pour lequel ils se sentent si peu faits, le spectacle dégage un charme enveloppant.
Jusqu'au 10 octobre Les déchargeurs tel 08 92 70 12 28