jeudi 7 mai 2009

Le cas Jekyll de Christine Montalbetti

Secondé par Emmanuel Bourdieu et Eric Ruf (auteur également d'un décor bricolé avec grand art), Denis Podalydès incarne Jekyll, homme de bien que ses visées scientifiques vont amener à créer Hyde dans lequel va éclore et bientôt dominer sa part d'ombre.  Partant du roman de Stevenson (adapté plusieurs fois à l'écran notamment par Rouben Mamoulian, Victor Fleming et plus récemment Stephen Frears), l'écrivaine Christine Montalbetti en a tiré une grisante  adaptation.
Comme sous l'effet des sortilèges de la brume de Londres, il découvre en lui lorsqu'il sort la nuit, une imagination carnassière laquelle lui fait commettre des actes meurtriers. Ainsi en buvant des potions de sa fabrication, il se retrouve de plus en plus fréquemment  dans la peau de Hyde son double maléfique. Une de ses mains puis les deux et ensuite sa poitrine vont être recouvertes d'une pilosité exubérante. Les changements de lune vont avoir sur son esprit une influence décisive. 
Lorsqu'il redevient le fréquentable mister Hyde il se transforme en une sorte de greffier de ses propres actes. Parfois il décide de mettre un terme  aux apparitions du monstre qui l'habite mais il ne reste jamais longtemps dans ces heureuses dispositions.  Il n'aura d'autre solution que d'en finir mais enregistrera avant de disparaître une confession qui en dit plus long qu'il n'a jamais été fait sur  la dualité primitive de l'homme. 
Denis Podalydès se montre dans ce monologue l'un des interprètes de sa génération les plus doués et avides d'aventures à haut risque. Comme cette belle leçon de ténèbres.
Les 12 et 13 mai Maison de la Culture d'Amiens A partir du 7 janvier Théâtre National de Chaillot

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